Comment poser des implants par le docteur Jérôme Weinman, chirurgien dentiste à Paris et médecin dentiste à Genève.
SOMMAIRE POSE D’UN IMPLANT DENTAIRE
– Comment poser un implant dentaire?
– Comment se déroule la pose d’un implant dentaire ?
– Les risques et les contre-indications de la pose de l’implant dentaire
– Quel est le coût et le remboursement des implants dentaires ?
Une dent est aussi appelée « organe dentaire ». Cet organe est constitué de la racine dentaire et de la couronne dentaire. Si cette dent est extraite ou naturellement absente (agénésie), elle peut être remplacée par un implant dentaire qui remplace la racine dentaire. Cet implant dentaire est une racine artificielle qui sera équipée d’une couronne prothétique, en générale en céramique.
La pose d’un implant dentaire est réalisée par un chirurgien-dentiste, en général au sein du cabinet dentaire. Mais dans certain cas de pose d’implants dentaires complexes et multiples, il sera préférable d’opérer au bloc opératoire au sein d’une clinique.
Dans les deux cas de figure, une sédation dentaire peut être effectuée, plus ou moins profonde, selon le cas et le lieu opératoire.
L’implant dentaire est une vis implantée dans la mâchoire. Elle est constituée de titane. Il s’agit d’un métal qui a l’avantage d’être biocompatible.
Afin de remplacer une dent manquante sur un implant dentaire, le chirurgien-dentiste suit trois types de protocoles :
L’os alvéolaire c’est la partie de l’os du maxillaire dans lequel sont fixées les dents dans les alvéoles par les ligaments dentaires ou desmodonte.
Les implants dentaires sont vissés ou impactés dans cet os en lieu et place des dents extraites ou absentes.
La cicatrisation de l’implant dentaire dans l’os alvéolaire dure trois mois ou quelque fois plus, dans le cas de greffes préimplantaires.
C’est la période dite « d’ostéointégration » où l’os cicatrise autour de l’implant et se soude à ses parois.
Après cette période d’ostéointégration une couronne prothétique peut être posée sur l’implant dentaire.
Dans certain cas clinique, la pose de la couronne peut être faite
– Soit immédiatement au moment de la pose de l’implant dentaire: On parle de « mise en charge immédiate ».
– Soit 6 semaines après la pose: On parle de « mise en charge précoce ».
L’implant dentaire est utilisé pour fixer des couronnes ou des bridges ou des prothèses fixes.
Les résultats à long terme sont excellents puisque les études cliniques démontrent 95% de durée de vie au-delà des dix à quinze ans.
Plusieurs examens préliminaires sont réalisés :
Réalisation de modèle d’étude et éventuellement réalisation d’une simulation du résultat final de la prothèse grâce à la planification de la chirurgie implantaire et de la prothèse dentaire implant-portée
Afin de visualiser parfaitement la zone de l’os alvéolaire qui accueillera l’implant dentaire, le chirurgien-dentiste réalise une incision de la gencive. Elle est ensuite décollée de l’os alvéolaire de la mâchoire. Le chirurgien-dentiste visse l’implant dentaire dans cet os. Puis, il suture la gencive.
La cicatrisation dure de deux à quatre mois. L’os cicatrise autour des spires de l’implant dentaire : c’est l’ostéointégration. On appelle cette période de cicatrisation sous la gencive: la mise en nourrice.
La phase suivante est le décapuchonnâge : le chirurgien-dentiste incise la gencive pour dégarnir la tête de l’implant dentaire. Quelque fois, une lamelle d’os vient recouvrir cette tête qui doit être dégagée.
Ensuite, le dentiste visse un pilier prothétique dans le corps de l’implant qui contient systématiquement un puits de vissage adéquat. C’est sur cet ensemble que la future prothèse cosmétique céramique ou le bridge sera fixé.
Trois à quatre à 4 mois après la pose, la période de mise en nourrice est terminée. Le pilier implantaire est posé. Le chirurgien-dentiste pose dessus une prothèse provisoire qui permet à la gencive de cicatriser en prenant une forme esthétique.
Ou bien quelque fois, une couronne provisoire en résine ou PMMA est directement transvissée sur l’implant dentaire.
Il est parfois possible de mettre en place une prothèse cosmétique provisoire immédiatement après l’opération de vissage de l’implant dentaire. Elle se nomme prothèse immédiate.
Dans certaines conditions cliniques, la pose d’une prothèse provisoire sur implants peut se faire 6 semaines après la pose de l’implant dentaire. Ce type de protocole va stimuler l’ostéointégration en créant une fonction, par pression masticatrice, sur l’implant. La fixation par ostéointégration de l’implant dentaire prend le relais de la fixation primaire mécanique au moment de la pose de l’implant dentaire justement à 6 semaines après la pose.
Une couronne céramique ou un bridge implanto-porté est posé sur l’implant dentaire ou les implants.
Cette prothèse dentaire est soit en céramique sur une armature métallique ou en zircone avec ou sans céramique.
La cosmétique de la couronne ou du bridge est réalisée par de la céramique ou de la résine ou du PMMA. Ces couronnes ou bridges sont scellés ou désormais plutôt vissés sur les implants dentaires.
L’implant dentaire doit être posé dans un environnement stérile. L’intervention peut donc être réalisée dans un cabinet dentaire si celui-ci possède un lieu dédié. Cependant, les cliniques offrent des conditions d’asepsie bien plus élevées pour des grosses interventions.
La durée du traitement est liée à sa complexité, à la qualité de l’os et à la santé du patient :
La pose d’un ou de plusieurs implants dentaires à comme prérequis un volume osseux implantable suffisant
Le principe est simple: si on plante une vis dans une planche de bois qui est plus petite que la vis elle-même, alors la planche éclate et se casse.
C’est exactement la même chose avec un implant vissé dans de l’os trop fin: l’os va se résorber.
En conséquence, il est souvent nécessaire de poser les implants dentaires après avoir épaissit l’os à implanter par une greffe osseuse.
L’édentement est provoqué par une carie dentaire ou une parodontite, deux maladies qui peuvent, à terme, mener à des extractions dentaires. Après l’extraction de la dent, il y a une résorption naturelle de l’os alvéolaire qui a perdu “sa” dent. Dans ce cas, on remplace la dent manquante par un implant après avoir ajouté de la masse osseuse à la mâchoire par une greffe osseuse préimplantaire
Cette greffe osseuse préimplantaire est indispensable pour rattraper une perte volumique de l’os lorsqu’il y a eu extraction d’une dent ou de plusieurs dents ou présence d’un kyste. Elle est donc très souvent réalisée pour effectuer la pose d’un implant dentaire avec succès.
Si, l’implantologie est un domaine médical sûr et fiable sur la durée, c’est en partie dû au bilan global de l’état de santé du patient et l’anamnèse qui précède la conception du plan de traitement de l’implantation.
La pose d’un implant dentaire est un acte chirurgical. Cette intervention nécessite un bon état de santé général du patient. Le bilan médical préliminaire prend ici tout son sens. La pose d’implants dentaires est une chirurgie programmée.
Une préparation médicamenteuse doit être mise en place:
L’élimination ou le traitement de pathologies générales comme par exemple le diabète ou une hyper cholestérolémie sont le prérequis toutes interventions. Certaine maladie peuvent compliquer les pose d’implant et nécessite la collaboration du médecin traitant.
La zone à opérer doit être saine, c’est-à-dire dénuée de toute pathologie infectieuse.
Les problèmes bucco-dentaires doivent avoir été éliminés. Aucune infection issue de caries dentaires ou de gencives ne doit subsister.
Enfin, la quantité et la qualité de l’os doivent être suffisantes.
Les obstacles anatomiques qui gêneraient l’implantation doivent être étudiés (nerfs, cavités sinusiennes, kystes délabrant etc) tous ces problèmes doivent être identifiés grâce à l’étude radiologiques en 3 dimension 3D.
L’implant dentaire ne peut pas être rejeté par l’organisme. Cependant, toute chirurgie comporte un risque d’échec.
Cet échec peut survenir lorsqu’il y a la présence d’un foyer infectieux résiduelle.
Lorsque l’implant a été posé avec de mauvaises conditions de forage. Le risque est une ischémie post opératoire suivit d’une nécrose et/ou un résorption osseuse.
Dans ce cas-là, le chirurgien-dentiste retire l’implant et réalise une nouvelle chirurgie après la cicatrisation de l’os.
Les implants sont fabriqués dans du titane ou de la zircon.
Ces matériaux sont biologiquement neutres.
Le rejet et l’allergie sont impossibles comme dans le cas d’une prothèse de hanche ou de broches d’ostéosynthèse pour une fracture.
Si les conditions d’asepsie et les indications et contre-indications sont respectées, les risques sont faibles. Toutefois, tout acte chirurgical comporte un risque d’échec et un risque opératoire.
Il est possible que des structures anatomiques adjacentes soient touchées ou comprimées lors de l’intervention.
Comme par exemple :
Le coût de la pose d’un implant dentaire est fixé par le plan de traitement global et un devis qui y est adossé. Il dépend des éléments médicaux fournis, tels que le bilan de santé, les radiographies, et le bilan sanguin. Il s’adapte également au nombre d’implants à poser.
Il faut compter un prix de 2.500 euros en moyenne pour un implant dentaire simple et sa couronne.
L’implant dentaire proprement dit coûte entre 800 et 1.500 euros environs.
A ce coût, il faut ajouter celui de la couronne sur implant qui coûte entre 800 et 1.500 euros environs. A ce coût s’ajoute les connexions entre l’implant et sa couronne.
Des frais annexes comme une couronne provisoire ou des frais de décapuchonnâge de la tête d’implant donne ce prix de 2.500 euros en moyenne.
Si, à ce prix de base, une exigence esthétique particulière, comme des couronnes sur des dents du sourire, nécessite la performance d’un céramiste spécialisé, le coût va augmenter d’autant.
Si des greffes osseuses ou des greffes de gencives viennent compliquer le cas clinique alors le coût sera augmenté d’autant également.
La pose d’implants dentaires n’est pas forcément plus coûteuse qu’un protocole traditionnel de pose de bridge sur dents naturelles.
Elle restaure les dents dans des conditions proches de la dentition naturelle, tout en vous épargnant une prothèse mobile instable ou la mutilation des dents juxtaposées à un bridge.
Non, la pose d’implants dentaires n’est pas ou très peu remboursée par la Sécurité Sociale. Elle peut parfois être prise en charge par votre mutuelle complémentaire selon votre contrat.
Nous vous conseillons cependant de vous décider en fonction de ce que vous pensez être le mieux pour votre santé.
Les assurances dentaires sont facultatives en Suisse.
Le cas général est l’absence remboursement.
Les implants dentaires peuvent être posés à tout âge. C’est d’ailleurs une solution adaptée aux personnes âgées qui gagnent ainsi en santé et en confort dans leur vie quotidienne.
L’implant dentaire est fixe : il est stabilisé dans l’os receveur. La longévité de l’implant est donc dépendante de l’os qui le supporte. Les cas de fonte osseuse de l’os qui soutient l’implant, appelés péri-implantites, peuvent mener à la perte de l’implant dentaire.
Un os en bonne santé est un os bien vascularisé. Or, une bonne vascularisation est dépendante de l’angiogenèse (fabrication des vaisseaux sanguins en quantité et qualité suffisantes). La néo-angiogenèse cicatricielle osseuse doit être de qualité et dépend en partie des conditions de la pose :
La réalisation d’un bilan de santé complet prend ici tout son sens, puisque toute pathologie influence négativement la bonne vascularisation des os.
Outre les facteurs délétères généraux, des facteurs locaux peuvent mettre à mal la longévité de l’implant dentaire.
Il peut s’agir :
La pose d’implants dentaires est réalisée sous anesthésie locale et/ou sous sédation dentaire.
L’opération est donc indolore.
Cependant, une douleur post opératoire peut se présenter après la chirurgie, un problème mineur qui est résolu avec un traitement antidouleur adapté.
Mais le patient peut choisir d’être totalement pris en charge par un médecin anesthésiste réanimateur qui pratiquera des sédations dentaires par voie intraveineuse.
Ainsi votre anxiété et la douleur seront entièrement gérées par l’anesthésiste.
En France, les cliniques offrent toutes les variantes de sédations dentaires jusqu’à l’anesthésie générale, mais certaines sédations dentaires très efficace sont possibles au cabinet dentaire.
En Suisse, tous les types de sédations dentaires jusqu’à l’anesthésie générale peuvent être faites au sein du cabinet dentaire par un anesthésiste spécialisé.
Selon le cas clinique, deux protocoles de pose d’implant dentaire sont possible : le protocole réalisé directement après l’extraction des dents, ou celui en différé.
Quelques cas mènent le chirurgien-dentiste à effectuer la pose de l’implant juste après l’extraction. C’est une solution stratégique qui permet à l’os de ne pas se résorber.
On appelle ce protocole l’extraction – implantation immédiate.
Ce protocole nécessite des conditions précises :
Si ces conditions ne sont pas réunies, la pose de l’implant devra être effectuée en différé, soit après l’extraction de la dent et des greffes osseuses de reconstruction. On y adjoint alors le plus souvent des PRF.
La pose d’un implant dentaire “sans chirurgie”, c’est à dire sans ouvrir la gencive, est possible.
Cependant, le terme “sans chirurgie” est un abus de langage : tout dépend de ce que l’on nomme “chirurgie”.
On préfère le terme “chirurgie minimum invasive”.
Ces protocoles sont appelés sans lambeaux ou flapless.
Ils sont accomplis via des guides chirurgicaux d’aide à la pose d‘implants dentaires, réalisé préalablement grâce à une planification chirurgicale sur ordinateur à l’aide d’un logiciel de planification spécial.
Le chirurgien-dentiste réalise toujours une chirurgie, puisqu’il vient forer l’os afin d’y visser l’implant dentaire. Cependant, il ne décolle pas la gencive, le seul accès à l’os est ponctiforme réalisé par un “emporte-pièce” ou “punch”.
Le chirurgien-dentiste pourra stabiliser la prothèse dentaire amovible (dentier) en plaçant de six à huit implants au maxillaire inférieur, et de huit à dix implants au maxillaire supérieur.
Lorsque les prothèses sont stabilisées par les implants avec un système de « clip » ou « bouton pression », il est nécessaire de les retirer.
Si les prothèses sont scellées ou transvissées sur les implants, il n’est pas nécessaire de les retirer.
Toutefois dans ce dernier cas, le chirurgien-dentiste pourra les déposer pour des raisons d’hygiène pour des raisons d’hygiène et de maintenance.
La plupart des patients peuvent se faire poser des implants.
Cependant, la viabilité de la pose dépend de l’état osseux de vos mâchoires.
Il est nécessaire de réaliser plusieurs examens pour que le chirurgien-dentiste s’assure de la bonne qualité de l’os.
Les techniques de planification de pose d’implant assistées par ordinateur permettent de reconstituer les mâchoires en trois dimensions afin d’identifier les problèmes.
Si l’état osseux de la mâchoire n’est pas optimal, il est nécessaire de réaliser une greffe osseuse ou une augmentation osseuse.
Une chirurgie orthognatique (maxillo-faciale) est également envisageable.
Le cas idéal pour le maxillaire supérieur est de placer un implant par dent manquante. Dans un tel cas, si un implant est perdu, il suffit de remplacer uniquement la dent soutenue par l’implant en cause. Sur le long terme, il est souhaitable d’augmenter le nombre des implants dentaires.
Dans le cas du maxillaire inférieur, le capital osseux est plus dense, et les sollicitations biomécaniques sont mieux gérées.
Il est donc possible de poser moins d’implants dentaires que sur le maxillaire supérieur.
Si l’os et l’environnement buccal sont sains, le chirurgien-dentiste pose les implants à la place des racines.
Les couronnes recréent ensuite le sourire naturel.
Si l’os et l’environnement buccal ne sont pas sains, il est nécessaire de reconstruire les tissus osseux par des chirurgies d’assainissement et des greffes osseuses avant la pose des implants.
Ou bien, il faut choisir une technique d’appareil amovible stabilisé sur des implants.
Le chirurgien-dentiste doit avoir recourt aux techniques les moins invasives et les plus modernes, pour remplacer les dents manquantes. La règle est de “ne pas nuire au patient”.
Or, dans le cas clinique, où il reste des dents naturelles qui peuvent être des piliers de bridge pour remplacer des dents manquantes, celles-ci seront forcément taillés (même à minima) pour recevoir les couronnes prothétiques porteuses du bridge.
Ce dernier est une prothèse dentaire fixe, composée de couronnes dentaires prothétiques soudées entre elles, qui prennent appui sur les dents qui jouxtent l’édentement.
Donc, afin de réaliser la pose d’un bridge, il est nécessaire de meuler les dents porteuses ou « piliers de bridge ».
Cela n’a guère d’importance si ces dents naturelles sont déjà abimées et que des couronnes dentaires prothétiques sont d’ores et déjà programmées pour les restaurer.
Dans ce cas, le chirurgien-dentiste fera d’une “pierre deux coup”: à la fois soigner les dents malades et remplacer les dents manquantes entre ces dents.
Dans le cas de figure où les dents naturelles qui bordent, de part et d’autre, l’édentement sont intactes et indemnes de toutes caries alors les techniques de pose de prothèses dentaires sur implants dentaires, dites implanto-portées, n’abimeront pas les dents naturelles saines.
Contrairement au protocole de pose de bridge sur dents naturelles puisque le « meulage » va les “mutiler” (terme consacré).
La législation en vigueur oblige les dentistes à proposer la pose d’un implant dentaire plutôt que d’envisager un bridge pour éviter de “mutiler” les dents saines.