QU’EST CE QU’UNE GREFFE OSSEUSE PRÉIMPLANTAIRE? POURQUOI ET COMMENT LA RÉALISER? PAR LE DOCTEUR JÉRÔME WEINMAN, CHIRURGIEN DENTISTE À PARIS ET MÉDECIN DENTISTE À GENÈVE.
Les greffes osseuses préimplantaires sont indiquées lorsque la pose d’implants dentaires est impossible du fait d’un manque de volume osseux suffisant. Il existe plusieurs types de techniques de greffes osseuses pré-implantaires avec des greffons osseux de différentes natures.
SOMMAIRE GREFFES OSSEUSES PRÉIMPLANTAIRES
– Définition et généralités des greffes osseuses pré-implantaires
– Dans quel cas procéder à une greffe pré-implantaire?
– Quelles types de greffes osseuses préimplantaires et pour quelle restauration de volume?
– Le choix du type de greffon osseux
– Comment se déroule l’intervention de greffes pré-implantaires?
– Les suites opératoires habituelles, risques, soins et consignes
Les greffes osseuses pré-implantaires sont des interventions qui ont pour but d’augmenter le volume osseux lorsque ce dernier est insuffisant pour poser un ou des implants dentaires dans des conditions optimales Une augmentation du volume d’os alvéolaire par une greffe osseuse permet une plus grande stabilité et pérennité de l’implant.
Suite à la perte ou l’extraction d’une dent, une résorption osseuse physiologique et/ou pathologique survient systématiquement. Le volume d’os alvéolaire (c’est à dire la part d’os du maxillaire qui entoure, soutient et retient les dents) est dit insuffisant lorsqu’il ne permet plus de poser un ou des implant(s) dentaire(s) dans de bonnes conditions de longueur, de diamètre et de nombre.
C’est pour cela qu’il est conseillé de poser un implant dentaire immédiatement après l’extraction d’une dent lorsque cela est possible: l’os alvéolaire natif n’aura ainsi pas le temps de se résorber.
Explication: Lorsque la physiologie masticatrice des dents est normale, l’os alvéolaire maintient son volume grâce à des mécanismes spontanés de régénération osseuse.
Lors de la perte ou de l’extraction d’une dent, l’os alvéolaire qui entoure les racines des dents, diminue peu à peu en volume (largeur, épaisseur et hauteur) de 40 à 60%, durant les trois années qui suivent. Il est donc avantageux de réaliser une pose d’implant dentaire au plus vite, après la perte des dents.
Si une dent à été extraite il y a longtemps, alors le volume osseux est souvent déjà trop résorbé pour poser un implant dans des conditions optimales. Plus le nombre de dents augmente plus ce phénomène de résorption s’amplifie.
Si une dent est tombée spontanément c’est évidement parce que la structure osseuse qui la retient à disparu partiellement ou totalement. Par définition, le volume osseux sera diminué et éventuellement insuffisant pour poser des implants dentaires.
Pour tous ces cas de figure, la solution est de procéder à une greffe osseuse préimplantaire afin de rétablir le volume osseux optimal pour poser un implant dentaire dans de bonnes conditions physiologiques.
Les greffes osseuses préimplantaires sont réalisées sur les patients ayant un volume osseux insuffisant d’os alvéolaire pour effectuer une pose d’implant dentaire dans de bonnes conditions mécaniques et physiologiques.
La décision de greffer de l’os est prise suite au diagnostic d’insuffisance de volume osseux implantaire. Ce diagnostic est posé selon les résultats de l’exploration du volume d’os alvéolaire disponible réalisée grâce à un scanner 3D. Cet examen effectué grâce au scanner cone beam 3D est indispensable pour mesurer précisément la quantité d’os dans la zone qui accueillera l’implant dentaire. De plus, il est aisé de vérifier en même temps s’il y a la présence d’un obstacle chirurgical.
Les procédures chirurgicales de greffes d’augmentation du volume osseux sont obligatoires dans les cas complexes d’implantologie, comme les poses d’implants après des extractions multiples et mise en charge immédiate.
Il n’est pas toujours possible de poser un implant dentaire directement. Les règles de l’implantologie impliquent que les implants dentaires intra-osseux soient posés dans un volume d’os alvéolaire suffisant pour permettre une bonne cicatrisation et une vascularisation de l’os afin de diminuer le risque de péri-implantite. Cela implique que la crête alvéolaire des maxillaires dans laquelle sont posés les implants doit avoir un volume suffisante d’os disponible implantable. De même, la qualité de l’os est primordial : un os peu dense, gras ou peu vascularisé seront des contre indications à la pose d’implants dentaires. L’os alvéolaire qui reçoit l’implant dentaire doit fournir un ancrage efficace aux implants afin de garantir la pérennité de la prothèse dentaire implanto-portée.
Or, l’os alvéolaire peux avoir une hauteur ou une largeur insuffisante:
De plus, des structures anatomiques peuvent être des obstacles à la pose d’implants dentaires comme :
Donc, si la quantité et la qualité de l’os des crêtes osseuses implantables est devenue insuffisante, il est nécessaire d’augmenter son volume et sa densité grâce aux greffes osseuses et l’adjonction de facteurs de croissance contenu dans le Plasma Rich Platelet (PRP) et le Plasma Rich Fibrin (PRF).
C’est le domaine de la chirurgie pré-implantaire. Les différentes techniques chirurgicales à disposition pour augmenter le volume osseux disponible vont être discutées dans ce chapitre.
Les greffons osseux utilisés en chirurgie préimplantaire sont soit :
Il existe plusieurs types de protocoles de greffes osseuses préimplantaires. Le choix de la technique dépend de la direction prépondérante du manque volumique. On distingue
En fonction du type de greffe effectuée, la technique chirurgicale de greffes osseuses préimplantaires peut avoir lieu soit au cabinet dentaire, ou soit en clinique, respectivement sous anesthésie locale ou générale.
Les petites interventions chirurgicales non invasives sont pour la plupart réalisées au cabinet dentaire sous sédation semi-inconsciente par voie intraveineuse avec l’assistance d’un médecin anesthésiste-réanimateur.
A la mâchoire supérieure:
Suite à une résorption verticale de l’os alvéolaire postérieur de la mâchoire supérieure, la greffe osseuse de compensation du manque de hauteur d’os alvéolaire implantaire de référence est la technique de comblement des sinus ou sinus lift (élévation du plancher du sinus).
Ce protocole est indiqué dans les cas d’insuffisance osseuse en hauteur dans les zones postérieures du maxillaire supérieur sous le sinus.
La cavité aérienne que forme le sinus augmente de volume, par un phénomène de pneumatisation, lorsqu’une ou plusieurs molaires sont extraite et quelque fois les prémolaires. Le sinus gagne de la place au détriment de l’os alvéolaire disponible pour poser des implants, suite à la perte de ces dents. La partie basse du volume de la cavité aérienne du sinus doit être comblée avec un greffon osseux pour restaurer le volume d’os alvéolaire implantaire.
Ce protocole est choisi lorsque la hauteur résiduelle située sous le sinus ne dépasse pas 8 millimètres.
Dans certain cas de grosse résorption verticale la technique du sinus lift peut être associée à la technique de greffe d’apposition avec une matrice transvissée ou ROG ( régénération osseuse guidée).
A la mâchoire inférieure:
Suite à une résorption verticale de l’os alvéolaire postérieur de la mâchoire inférieure, la greffe osseuse de compensation du manque de hauteur d’os alvéolaire implantaire de référence est la technique de greffe d’apposition avec une matrice transvissée ou ROG ( régénération osseuse guidée). Une grille métallique en titane est fixée par des vis à l’os et soulage le greffon de la pression des tissus mous sus-jacent afin de limiter la résorption du greffon, induite par cette pression pendant la cicatrisation.
Ce protocole est indiqué dans les cas d’insuffisance osseuse en hauteur dans les zones postérieures du maxillaire inférieur.
Ce protocole est choisi lorsque la hauteur résiduelle située au dessus du nerf alvéolaire inférieur ne dépasse pas 8 millimètres.
Suite à une résorption horizontale de l’os alvéolaire postérieur ou antérieur des mâchoires inférieures ou supérieures, la greffe osseuse de compensation du manque d’épaisseur d’os alvéolaire implantaire de référence est la technique de greffe d’apposition avec une matrice transvissée ou ROG ( régénération osseuse guidée). Une grille métallique en titane est fixée par des vis d’ostéosynthèse sur le pourtour de la lacune d’os alvéolaire. Cette grille guide l’ostéosynthèse et soulage le greffon osseux de la pression des tissus mous. On sait que cette pression contrecarre la néo angiogénèse. Donc, limiter la pression sur le greffon équivaut à favoriser la fabrication d’un nouveau réseau vasculaire et par conséquent limiter la résorption du greffon induite par cette pression pendant la cicatrisation.
Ce type de greffe est réalisée sur les parois verticales externes des maxillaires supérieurs et inférieurs lorsque l’os n’est pas assez épais.
Pour autant les techniques de greffes horizontales sont variées:
Cette greffe est réalisée juste après l’extraction dentaire afin de bloquer la résorption horizontale et verticale de l’os alvéolaire postérieur ou antérieur des mâchoires inférieures ou supérieures.
La greffe osseuse de compensation de la résorption consiste en un comblement des alvéoles dentaires après les extractions (logements des dents dans l’os) avec un greffon biosynthétique ou de l’os de banque associé ou non avec du aPRF et/ou du iPRF.
Le protocole de greffe osseuse par comblement alvéolaire peut être réalisé au moment de la pose des implants dentaires afin de créer une fixation optimale pour l’implant.
Conformément aux recommandations des Ordres médicaux, nous rappelons aux internautes que
les cas cliniques présentés dans ce site ne sont pas une promesse de résultat en relation avec leur situation pathologique.
Ils sont des exemples illustrés des informations pédagogiques données sur les traitements proposés dans les textes de ce site.
Ces exemples permettent aux patients potentiels de se représenter un résultat escompté mais qui ne peut pas être systématique ni garanti.
Ils permettent la bonne compréhension du déroulé des protocoles des dits traitements.
Or ceci est indispensable à la parfaite visualisation des solutions proposées dans les devis du Dr Weinman afin que le patient puisse donner son consentement éclairé.
Cependant, chaque cas présente ses originalités, ses difficultés et des aléas toujours possibles.
Plusieurs choix de greffons sont possibles. Ils présentent chacun des avantages et des contraintes bien définis :
Il s’agit d’une greffe dite autologue ou autogreffe: le chirurgien vient prélever sur le patient le greffon
Dans ce type d’autogreffe, la technique chirurgicale va obligatoirement inclure deux temps opératoires et deux sites opératoires pour le prélèvement osseux et la fixation du greffon.
Il existe d’autres types de greffons fabriqués et distribués par des laboratoires pharmaceutiques :
Dans ce type de greffe qui fait intervenir des produits pharmaceutiques, la technique chirurgicale va inclure un temps opératoire et un site opératoire pour la fixation du greffon sans prélèvement osseux.
Le seul site externe à celui de la greffe est éventuellement celui de la prise de sang pour faire les PRF.
La greffe est réalisée sous anesthésie locale, avec l’aide ou non d’une sédation par intraveineuse. Il est également possible de la réaliser sous anesthésie générale.
Le chirurgien-dentiste pose le greffon, puis il l’immobilise avec différentes techniques en fonction du type de greffon. Cette greffe osseuse est parfois complétée par un apport de PRF (Plasma Riche en Fibrine).
Les implants dentaires pourront être posés:
Les suites opératoires habituelles d’une greffe osseuse préimplantaire sont dépendantes de différents facteurs intrinsèques et extrinsèques: complexité, étendues, temps opératoire, lieu de l’intervention, présence d’une voie veineuse, type de greffon,
La greffe est une opération et il n’y a pas de petite chirurgie. La période de cicatrisation est une phase délicate ou différents aléas peuvent se produire: relâchement ou rupture des fils de suture, infection, inflammation non controlée, etc.
Durant cette période, il est possible qu’une douleur ou un gonflement surviennent.
Des complications apparaissent avec un taux très faible de moins de 10 % mais ils sont statistiquement inévitables.
Il est important de suivre certaines préconisations et contre-indications durant la cicatrisation :
Toute opération chirurgicale possède un risque de complications. En cas de doute, n’hésitez pas à contacter l’équipe chirurgicale.
Le risque le plus important est une infection du greffon qui peut provenir du sinus, ou d’une cicatrisation gingivale tardive. L’infection doit être éliminée par un traitement antibiotique, voire par un curetage de l’os. Le foyer infectieux peut mener à la perte d’un morceau du greffon, celle-ci pouvant nécessiter une nouvelle intervention.
Heureusement, le risque d’infection n’est pas répandu. Il ne concerne que 5 à 10% des opérations, et est observé en majorité chez les patients fumeurs, diabétiques, ou qui ne respectent pas une hygiène bucco-dentaire rigoureuse après l’intervention.