C’est en Suède, dans les années 90, que le professeur Per Ingvar Brånemark a inventé les implants zygomatiques afin de déterminer la meilleure alternative aux implants dentaires conventionnels.
Les implants zygomatiques sont insérés dans l’os alvéolaire du maxillaire. Cela consiste à utiliser l’os qui forme les pommettes (appelé os malaire ou os zygomatique) comme point d’ancrage pour le placement des implants dentaires dits zygomatiques.
Cet os est un os cortico-spongieux de bonne résistance mécanique. La plupart des patients ont suffisamment de volume osseux disponible pour un ou deux voire trois implants zygomatiques.
Lorsque ces implants zygomatiques sont reliés à un bridge implanto-porté transvissé, ils résistent aux forces de mastication, dans un usage normale.
Les implants zygomatiques sont beaucoup plus longs que les implants dentaires conventionnels puisqu’ils s’insèrent dans le pied du malaire, situé au-dessus du maxillaire supérieur, où sont classiquement posés les implants dentaires.
Lorsqu’à la suite d’anciennes extractions dentaires, la fonte osseuse sur une longue période est arrivée à son stade quasi terminal, les implants dentaires conventionnels ne peuvent plus être posés car il n’y a plus suffisamment de volume osseux périphérique.
La solution consiste à reconstruire l’arc osseux alvéolaire afin de lui redonner un volume suffisant implantable.
Pour cela, il faudra pratiquer en général de nombreuses greffes osseuses de grandes étendues et en particulier deux comblements de sinus.
Ce choix de protocole nécessite forcément plusieurs interventions chirurgicales de greffes osseuses complexes pour reconstruire tout le pourtour alvéolaire du maxillaire.
Il faut forcement faire deux comblement de sinus de large étendue. A cela s’ajoute en général des greffes d’apposition type ROG d’augmentation du volume dans le sens vertical et horizontal.
En supposant que cette série de reconstruction puisse être faite, cela prend beaucoup de temps, beaucoup d’énergie et un budget important.
Or les patients qui sont arrivé à ce stade sont en règle général assez âgé et peu enclin à ce genre de protocole assez lourd en investissement personnel.
Ils sont indiqués pour les patients totalement édentés, présentant une forte résorption osseuse au niveau du maxillaire (mâchoires du haut), lors d’une demande de prothèse fixe.
Les implants zygomatiques ne peuvent être utilisés qu’à la mâchoire supérieure puisqu’il n’y a pas de structures osseuses, semblables à l’os zygomatique, adjacent à la mandibule (mâchoires du bas).
Lors d’une atrophie sévère de l’os alvéolaire de la mâchoire inférieure, un autre plan de traitement doit donc être proposé au patient pour restaurer la denture de la mandibule.
Les implants zygomatiques sont également envisagés lorsque les patients ne supportent plus les prothèses amovibles (dentier) et qu’ils n’ont plus suffisamment de tissu osseux pour envisager des implants dentaires conventionnels, sans greffes osseuses, soit d’apposition, soit de comblement de sinus.
L’étude préalable par un scanner Cone Beam permet d’analyser les structures osseuses, et spécifiquement l’os des pommettes, en trois dimensions.
Les implants zygomatiques sont placés sous sédation profonde, type anesthésie générale, au bloc opératoire, en clinique.
On distingue deux cas de figure de pose des implants zygomatiques en fonction du degré de résorption de la partie antérieur du maxillaire :
Les implants zygomatiques se posent classiquement par une seule paire, jumelée à l’installation d’implants conventionnels dans les secteurs antérieurs pour assurer la stabilité.
Classiquement 2 à 4 implants conventionnels sont nécessaires dans la partie antérieure.
Dans les parties postérieures de la mâchoire supérieure, en raison de l’extension (pneumatisation) des sinus et de la résorption de la crête alvéolaire (où sont normalement situées les dents), il n’y a souvent plus assez de volume osseux résiduel pour stabiliser des implants dentaires conventionnels.
Dans cette situation, deux implants zygomatiques sont placés dans la région de la deuxième prémolaire.
La partie crânienne des implants zygomatiques doit se situer dans l’os de la pommette.
La partie dentaire des implants zygomatiques doit être placée sur la crête osseuse alvéolaire, en dessous des futures prémolaires.
Les implants zygomatiques peuvent être situé à l’intérieur, à l’extérieur ou dans la paroi osseuse de la partie externe du sinus maxillaire. Le placement de celui-ci est exclusivement déterminé par les deux extrémités de l’implant.
Dans le cas où l’implant zygomatique est placé en dedans de la paroi du maxillaire, une fenêtre type Caldwell-Luc doit être réalisée, de plus ou moins grande étendue en fonction du trajet de l’implant.
2 à 4 implants dentaires conventionnels sont placés au même moment, pour stabiliser l’ensemble, à la hauteur des incisives et des canines dans l’os alvéolaire résiduel, en dessous du nez.
Le patient pourra avoir sa prothèse dentaire implanto-portée fixe vissée sur l’ensemble des implants, en résine sur armature métallique, dans la semaine. Une version définitive de cette prothèse avec un cosmétique en céramique plutôt qu’en résine sera posée 6 à 8 mois plus tard, si besoin.
Dans ce cas de figure, la résorption osseuse est extrême. Le volume osseux implantable est insuffisant, non seulement pour la partie postérieure au niveau des sinus, mais aussi pour la partie antérieure où peuvent être posées des implants dentaires classiques.
2 à 3 paires d’implants zygomatiques (4 à 6 implants à gauche et à droite au total) peuvent être posé dans ce cas de figure dans l’os zygomatique.
Dans ce cas de figure, aucun implant dentaire conventionnel, en relais de fixation antérieur, n’est requis.
Dans ce cas de figure, la résorption osseuse est extrême. Le volume osseux implantable est insuffisant, non seulement pour la partie postérieure au niveau des sinus, mais aussi pour la partie antérieure où peuvent être posées des implants dentaires classiques.
Mais, quand cela est possible, il est toujours recommandé de poser au moins un implant dentaire classique supplémentaire au niveau du secteur antérieur, pour obtenir une meilleure stabilité.