11461
Jérôme Weinman prenons rendez-vous
  MENU

Vos dents et votre santé: une relation intime

Les infections parodontales influencent les risques cardio-vasculaires et de bébés prématurés, par le docteur Jérôme Weinman, chirurgien dentiste à paris et médecin dentiste à Genève.

Votre santé dépend de la santé de vos dents qui dépendent de votre santé: une synergie harmonieuse et complexe

De récentes études cliniques et épidémiologiques ont démontrées qu’il existe une synergie complexe entre nos dents et notre santé. En effet, les maladies parodontales et les maladies systémiques peuvent être liées et s’influencer en réciprocité symétrique.

Le Docteur Jérôme Weinman, chirurgien-dentiste à Paris et médecin dentiste à Genève, conscient de l’évolution de ces paradigmes médicaux prend en compte, avec une équipe de docteur en médecine humaine, les bilans de santé des patients dans les protocoles de chirurgie dentaire.

Et réciproquement les infections dentaires, en particulier parodontales ou péri-apicales, doivent être identifiées, au plus tôt et signalées aux médecins, afin de prévenir des risques d’accidents cardiovasculaires, une aggravation du diabète, la maladie d’alzheimer, les migraines et les bébés prématurés.

SOMMAIRE DENTS ET SANTÉ :

1 – La cicatrisation bucco-dentaire (sevrage tabagique)

2 – Les maladies cardio-vasculaires, respiratoires et les AVC

3 – La grossesse et les naissances de bébés prématurés

4 – Le diabète et la maladie parodontale

5 – Les carences en vitamine D

6 – Migraine VS Parodontite

7 – Alzheimer : la piste des bactéries buccales se confirme


1 – La prévention des imprévus en matière de cicatrisation bucco-dentaire

Le tabac nuit à la cicatrisation bucco-dentaire

Un patient fumeur augmente ses risques d’aléas lors de la cicatrisation des chirurgies parodontales, les greffes gingivales ou les greffes osseuses, la pose d’implants dentaires et dune façon générales tout les protocoles de reconstruction des maxillaires. Cette augmentation des risques due à la consommation de tabac doit être palliée par un sevrage tabagique au moins un mois avant les interventions de chirurgies orales.

L’Académie Américaine de Parodontologie recourt à l’intégration du sevrage tabagique dans tout plan d’opération sur le parodonte, et dans les plans de reconstructions des maxillaires grâce à l’implantologie et les greffes pré-implantaires.

Il est également important de noter que les cas de parodontopathies sont plus élevés chez les patients fumeurs et anciens fumeurs. Le risque augmente considérablement au-delà de dix cigarettes par jour. En effet, le tabac tient un rôle prépondérant en matière d’infections parodontales. Il amplifie le processus de destructions des tissus en engendrant une insuffisance de la réponse immunitaire par un stress oxydatif.

Les changements qu’induit la cigarette dans l’environnement bucco-dentaire sont dus à l’augmentation de la température buccale, et aux composants qui entrent dans la sphère bucco-dentaire du patient (la fumée, les goudrons et la nicotine, par exemple).

Tous ces éléments ont des conséquences pour les dents et les gencives :

De plus, les muqueuses buccales du patient sont fragilisées par la consommation régulière de tabac. De ce fait, elles deviennent plus fragiles et perméables aux irritations (qu’elles soient mécaniques, ou chimiques) et aux infections.

Paradoxalement, ce même patient sera plus résistant aux inflammations superficielles des gencives. Une gencive en hypoxie présente moins de saignements lorsqu’on les compare aux symptômes habituels de la gingivite. Ces symptômes sont cachés par la vasoconstriction nicotinique (Kinane, 2001).

Ce paradoxe peut retarder la prise de conscience des problèmes dentaires, et donc retarder la consultation chez un chirurgien-dentiste. Le patient peut être amené à consulter une fois que les infections parodontales ont évolué, un facteur compromettant dans le succès des traitements bucco-dentaires.

Le tabagisme présente un autre problème pour le patient atteint d’une maladie parodontale : il réduit les effets positifs du traitement dentaire. En effet, la consommation régulière de tabac va ralentir et troubler la cicatrisation des tissus. On observe un ralentissement de la cicatrisation dans le cas d’une opération chirurgicale, mais également lors d’un surfaçage radiculaire. Le cas a également été observé pour les reconstructions des maxillaires avec greffes osseuses.

Le tabagisme entraîne ainsi 90% des formes de maladies parodontales réfractaires, ainsi que des échecs thérapeutiques.

(Johnson & Slach, 2001).

Optimiser les cicatrisations difficiles des patients fumeurs ou sevrés

De nouvelles solutions sont envisageables pour augmenter le potentiel régénératif des tissus des patients récemment sevrés: Les protocoles d’injection de PRP — Plasma Riche en Plaquettes — et de PRF — Plasma Riche en Fibrine — montrent des résultats convaincants en matière d’optimisation des cicatrisations difficiles. Ces injections sont pratiquées en pré-opératoire, durant l’opération, et en post-opératoire. Les patients ayant récemment effectué un sevrage tabacologique peuvent ainsi être opérés en minimisant les risques de cicatrisation aléatoire.


2 – Les infections dentaires augmentent les maladies cardio-vasculaires

La prévention des maladies cardio-vasculaires, des maladies respiratoires et des Accidents Vasculaires Cérébraux

Les études montrent qu’il existe un lien entre les infections parodontales ou kystiques et les affections cardio-vasculaires ou respiratoires.

Les maladies cardio-vasculaires

Les maladies parodontales non diagnostiquées peuvent entraîner des risques de maladies cardio-vasculaires ou leur aggravation. Il est donc primordial pour la santé de soigner les infections parodontales.

Les patients souffrant de maladies de la sphère bucco-dentaires ont deux fois plus de risque d’avoir une crise cardiaque mortelle que les personnes sans problèmes parodontaux

(cf. L’Académie Canadienne de Parodontologie).

Les bactéries causant la maladie du parodonte sont amenées à causer d’éventuels amas de sang coagulé et infecté. Cet amas, appelé embole, et largué dans la circulation sanguine et peut provoquer une embolie septique. Cette embolie risque de causer une obstruction d’une artère, qui elle-même provoque une ischémie.

Différentes artères peuvent finir par être obstruées :

Les patients atteints d’athérosclérose sont particulièrement à risque. En effet, l’athérosclérose provoque l’épaississement de la paroi artérielle, appelé athérome, qui conduit plus facilement à l’obstruction d’une artère.

L’athérome est une cause majeure de maladies cardio-vasculaires :

Cette fréquence est à rapprocher de celle des maladies parodontales. Les patients sont donc invités à réagir en conséquence, et à respecter des comportements préventifs stricts.

Une maladie cardio-vasculaire grave : l’endocardite dite d’Osler

L’endothélium est une couche cellulaire de la valve du coeur qui protège celui-ci des attaques de bactéries. Dans le cas d’une maladie de la valve, ou avec l’âge, l’endothélium est affecté. Ce terrain est propice au développement d’une endocardite. Des bactéries se trouvant dans le sang peut ainsi se mettre à coloniser la valve, puisque la couche cellulaire ne peut plus effectuer son rôle protecteur.

Le passage de bactéries dans le sang, appelé bactériémie, est habituel après certaines opérations des dents, lors d’un brossage des dents, mais aussi lors de la mastication. Certains patients sont porteurs de grands foyers infectieux : maladies parodontales ou kystes péri-apicale. Ces patients ont un risque élevé d’affections cardio-vasculaires lorsqu’elles ne sont pas dépistées.

Le dépistage par scanner Cone Beam 3D permet de réaliser une exploration exhaustive de la sphère buccale et ORL. Les examens en 2D comme le panoramique dentaire risquent de passer à côté d’une infection importante, car cachée derrière un élément anatomique opaque à la radiographie.


3 – La grossesse et les cas de bébés prématurés en lien avec les infections dentaires

Une corrélation positive existe entre les infections parodontales et les accouchements menant à des nourrissons prématurés. En effet, les affections parodontales non diagnostiquées sont un facteur de risque pour la mère d’un accouchement prématuré.

Le Docteur Steven Offenbacher et coll. (1995) propose une explication à ce phénomène : les maladies parodontales non traitées font partie des causes éventuelles qui provoquent un travail à moins de 36 semaines de gestation. Le parodonte infecté retient de nombreuses bactéries et médiateurs inflammatoires, comme les cytokines, ainsi que l’endotoxine bactérienne appelée lipopolysaccharide. Ces éléments participent à la stimulation des prostaglandines. Ces dernières sont déterminantes dans les rouages d’un accouchement précoce.

Dans les pays anglo-saxons, 30% des accouchements prématurés sont associés à ce processus d’infection.
Dans une étude statistique rapportée par Docteur Patrice Phaneuf et la Docteure Catherine Parent de l’Université de Laval au Canada, 7.3 % des naissances prématurées sont en lien avec des affections parodontales non traitées.

D’après une étude d’Offenbacher aux États-Unis, l’infection parodontale serait responsable de 18 % de naissances prématurées tous les ans.


4 – Le diabète et la maladie parodontale

Les hypothèses médicales tendent vers l’existence d’un lien entre les infections parodontales et bucco-dentaires non traitées et le contrôle de la glycémie. Les maladies parodontales pourraient en effet exacerber le diabète.

En 2000, le rapport du U.S. General a estimé que le diabète non contrôlé est un facteur important de risque en matière d’infections bucco-dentaires non diagnostiquées. En effet, lorsqu’il n’est pas contrôlé, le diabète augmente le risque de souffrir d’inflammation des gencives, ou toute autre affection parodontale. De plus, les patients diabétiques risquent de développer les abcès parodontaux et une dégénérescence des fibres desmodontales.

Réciproquement, les infections de la sphère bucco-dentaire augmentent la résistance à l’insuline du patient, et compliquent, de fait, le contrôle de sa glycémie.

Pour pallier cette situation, des traitements simples comme le détartrage et le surfaçage radiculaire améliorent de façon notable le contrôle de la glycémie.

S’il est plus rapide de traiter une seule zone de problème parodontaux à la fois, des études récentes ont démontré qu’un traitement global de la sphère bucco-dentaire se révèle être plus efficace. De plus, il soumet l’organisme à moins de stress, ce qui permet un meilleur contrôle de la bactériémie.

La chirurgie dentaire sous sédation au bloc opératoire est particulièrement indiquée dans ce cas pour nettoyer toutes les zones dans la même intervention.


 

5 – La vitamine D optimise la cicatrisation osseuse et implantaire

La vitamine D est une vitamine indispensable au bon fonctionnement de l’organisme. Cette hormone est ingérée via l’alimentation, mais elle est surtout synthétisée par le corps humain sous l’action des rayonnements UVB du soleil.

La vitamine D est indispensable, puisqu’elle participe à la bonne assimilation du calcium et du phosphore par les intestins et à leur absorption dans les reins (diminuant ainsi la calciurie. Elle intervient dans la minéralisation des os et des articulations en aidant à la fixation du calcium sur le squelette, et permet de conserver une bonne tonicité des muscles. Ses effets ne s’arrêtent pas là : la vitamine D influence plus de 200 gènes et tiendrait un rôle important dans la réparation de l’ADN.

Son absorption permet d’éviter le rachitisme durant la petite enfance, et d’éviter également l’ostéomalacie chez l’adulte. De plus, elle tient un rôle dans la diminution des risques d’ostéoporose, et possède un rôle bénéfique pour les patients atteints de diabète, de certains cancers, et de démences.

Les apports recommandés de vitamine D

Les apports nutritionnels recommandés au quotidien par l’Académie de Médecine 30 µg par jour, soit 1200 UI par jour pour un adulte.

Pour les patients à peau noire, l’Académie de Médecine conseille fortement de doubler la dose recommandée si l’exposition au soleil est faible.

Les apports maximaux tolérables en vitamine D

L’apport maximal tolérable (AMT) en vitamine D est la quantité quotidienne d’une vitamine la plus haute qu’il est possible d’ingérer de façon prolongée, sans risque de développer des effets indésirables. Différents chercheurs estiment que cet apport maximal est plus bas qu’il ne l’est en réalité et basé sur une mauvaise interprétation des données disponibles. Certains chercheurs, en s’appuyant sur des essais cliniques, proposent plutôt un AMT de 10 000 UI.


ÂgeUI/µg*
de 0 à 6 mois400 UI/10 µg
de 7 à 12 mois1 500 UI/38 µg
de 1 à 3 ans2 500 UI/63 µg
de 4 à 8 ans3 000 UI/75 µg
à partir de 9 ans4 000 UI/100 µg
Femmes enceintes et allaitantes 4 000 UI/100 µg

Source : Institute of Medicine, Food and Nutrition Board. Dietary Reference Intakes for Calcium and Vitamin D, 2010. Ces données sont le résultat d’un consensus entre les autorités canadiennes et américaines.

*unité internationale/microgramme. 1 microgramme = 1 millionième de gramme

Les contre-indications

L’hypercalcémie, soit un taux trop élevé de calcium dans le sang, est une contre-indication de la prise de vitamine D.

Dans le cas où le patient présenterait des calcifications rénales et de sarcoïdose, il est important de consulter un médecin avant de prendre de la vitamine D.

Les actions bénéfiques de la vitamine D sur différentes pathologies

La vitamine D possède des effets bénéfiques sur un certain nombre de pathologies :

Si la vitamine D est primordiale dans la prévention de ces maladies, elle est incontournable pour la santé bucco-dentaire.