Comment se faire soigner les dents malgré la peur du dentiste, par le docteur Jérôme Weinman, chirurgien dentiste à Paris et médecin dentiste à Genève.
SOMMAIRE PEUR DU DENTISTE (STOMATOPHOBIE)
– Définition et formes d’expression
– Les origines de la peur du dentiste
– Les solutions pour vaincre la peur du dentiste
Savez-vous que 20% de la population souffre d’angoisses paralysantes à l’idée d’avoir des soins dentaires chez un dentiste? Et, il s’avère que 10% de la population est atteinte de stomatophobie. C’est-à-dire qu’elle ressent une véritable panique avant ou au moment des traitement dentaires, pouvant aller jusqu’au malaise dès qu’il s’agit de s’allonger sur le fauteuil du dentiste.
Dans le langage médical, une phobie désigne une peur ou un état de panique intense, non-fondé et persistant dans certaines situations, ou face à certains objets ou personnes. Quand un patient est atteint de stomatophobie, son cerveau envoie des signaux d’alerte que la personne ne peut réprimer.
Dans les pays industrialisés 6 à 14 % de la population présentent une phobie du dentiste, appelé aussi dentophobie ou stomatophobie.
Ces patients ont peur du dentiste le plus souvent suite à une expérience traumatisante dans un cabinet dentaire durant leur enfance.
Ils ne parviennent pas à se faire soigner quand ils ont besoin de soins dentaires. Ils veulent aller voir un dentiste parce qu’ils ont mal aux dents, mais malgré la douleur dentaire, ils ne supportent pas les traitements dentaires.
A force de remettre à plus tard les soins dentaires, à cause de cette peur du dentiste, leurs dents peuvent être presque totalement détruites par la carie dentaire ou la maladie parodontale. Les symptômes liés à la phobie dentaire tels que des crises de tétanie, une sensation d’étouffement, des sueurs, des nausées, empêchent ces patients de se rendre chez le dentiste ou de s’y faire soigner.
Les symptômes caractéristiques de la peur du dentiste sont des palpitations cardiaques, des tremblements, une sécheresse de la bouche, des insomnies, une hyper sudation (transpiration). Quelquefois, le soir précédant la visite chez le dentiste, l’anxiété peut produire des hauts-le-cœur.
Dans les cas extrêmes ou pour des personnes fragiles ou avec des problèmes cardiovasculaires des pics d’hyper tension nocturnes peuvent survenir à cause de la peur du dentiste et des cauchemars des soins dentaires. Cette hypertension due à la peur du dentiste est dangereuse car elle peut aboutir à des accidents vasculaires cérébraux en particulier durant la nuit.
Lors de la séance de soins dentaires , au moment où le dentiste tente d’approcher le patient et d’introduire des instruments dans sa bouche, celui-ci peut être pris de violents malaises, allant jusqu’à l’évanouissement, voire même l’accident cardiovasculaire.
Pour éviter cette situation désagréable, voire catastrophique, la plupart des patients souffrants de dentophobie renoncent purement et simplement à venir en consultation.
Ils ne se manifestent que lorsque leur santé bucco-dentaire est vraiment extrêmement altérée ou lorsqu’ils ont trop mal aux dents pour annuler encore un nouveau rendez-vous. Cette attitude mène inexorablement à l’édentement et justifie que 60% des plus de 60 ans soient aujourd’hui quasiment édentés.
Peu à peu, leur dentition se dégrade, entraînant une baisse de l’estime de soi, l’isolement social (associalisation), l’isolement affectif et sexuel (désérotisation).
Grâce aux techniques modernes de sédation dentaires, il existe aujourd’hui des cabinets dentaires structurés pour proposer ces techniques et une prise en charge personnalisée de votre peur du dentiste.
Ces cabinets ou cliniques dentaires spécialisés dans les anesthésies générales ou les sédations dentaires avec des médecins anesthésistes qualifiés, vous permettent d’accéder aux meilleurs soins dentaires sans peur du dentiste, comme l’implantologie, la chirurgie parodontale ou, d’une façon générale, toute la chirurgie orale et bien sûr, tous les soins dentaires classiques ou d’esthétique dentaire afin de reconstruire votre bouche et votre sourire.
La peur du dentiste est souvent une peur primitive irrationnelle, profondément ancrée dans le subconscient du patient.
Son origine peut être liée à des expériences directes avec l’environnement dentaire.
Ou bien, l’origine est plus complexe et liée à des expériences indirectes n’ayant pas de rapport avec la chirurgie dentaire comme des agressions physiques, des harcèlements psychologiques, des accidents traumatisants ou des maladies très douloureuses.
Elles représentent la façon la plus commune de développer une phobie dentaire. On classe sous cette catégorie les soins dentaires mal conduits ou très invasifs et douloureux.
Il faut inclure aussi la peur des piqûres ou achmophobie et la peur du sang ou hématophobie comme origines directes de peur du dentiste bien que dans ce cas l’un est la corolaire de l’autre.
En effet, dans le cas de la peur des piqures, il est fréquent que le patient n’a pas d’appréhension à se voir administrer des piqûres ailleurs dans le corps mais ne supporte pas les piqures dans la bouche. De la même façon, les patients se font soigner normalement sauf chez un dentiste.
Pour la peur du sang les origines sont très variées et peuvent ne pas avoir de rapport avec le dentiste, comme la vue d’un accident ou d’un suicide d’un parent ou d’un ami qui ce serait ouvert les veines. En tout état de cause, l’exercice du métier de chirurgien dentiste est indissociable du sang.
La phobie dentaire s’encre encore davantage dans l’esprit des patients lorsque le dentiste est perçu comme “froid” ou “insensible”, voir violent, indépendamment de la nature du soin effectué, et donc de l’exposition potentielle à une douleur normale inhérente aux soins dentaires.
Elles peuvent également générer une stomatophobie. Cette catégorie recouvre une variété importante de situations dont voici les principales:
Heureusement, grâce aux sédations dentaires pratiquées par des médecins anesthésistes, il existe aujourd’hui des solutions permettant de contourner votre peur du dentiste pour vous permettre d’entretenir votre santé bucco-dentaire et d’effectuer des soins dentaires, quand il le faut, en toute quiétude.
Si vous avez peur du dentiste au point de ne plus jamais vous rendre dans un cabinet dentaire, la continuité de vos soins bucco-dentaires ne sera plus assurée. Non seulement l’état de vos dents va se dégrader à cause de la carie dentaire, mais la santé de votre parodonte (c’est à dire votre gencive et l’os des mâchoires) en sera également impacté.
Vous vous exposerez à des problèmes de dépôt de plaque dentaire bactérienne (tartre sur les dents), pouvant provoquer à la longue des gingivites, parodontites et des caries dentaires. Ces infections chroniques du parodonte ou parodontopathies provoquent à leur tour des abcès dentaires se transformant en kystes dentaires qui peuvent s’installer sans aucun signes douloureux dans les premiers temps. Ils détruisent peu à peu les structures osseuses de votre bouche.
Une fois les infections parodontales et dentaires installées et passée à la chronicités, elles se transmettent aux autres parties voisines dans votre tête, comme en particulier les sinus de la face. Les sinus maxillaires à gauche et à droite sont au contact, au dessus, des racines des dents du haut. Si ces dernières sont infectées avec des abcès parodontaux ou des kystes dentaires, les bactéries attaquent les sinus. Tous les sinus de la face communiquent entre eux. De proche en proche, les sinus se contaminent les uns les autres provoquant une infections généralisée ou pansinusite.
La sphère ORL est à son tour susceptible d’être infectées. Les ostiums infundibulaires (sorte de tunnels qui fait communiquer les sinus maxillaires avec les voies respiratoire nasales). S’ils se bouchent suite à l’inflammation cela aggrave les sinusites. L’infection se propage provoquant des angines, des otites, avec en particulier une atteinte inflammatoire et/ ou infectieuse des amygdales.
Les voies respiratoires peuvent s’infecter à leur tour. Les poumons aspirent les bactéries présentes dans les sinus et les organes de la sphère ORL, en particulier les amygdales lorsqu’elle sont infectées. Ces bactéries d’origine dentaire et d’autres souches issues d’infections opportunistes, une fois dans les poumons provoquent des pneumopathies.
De proche en proche, les bactéries d’origine dentaire sont véhiculées par le sang dans le système circulatoires artérielle et veineux général ainsi que par les voies respiratoires et les poumons par un effet d’ascenseur. On appelle le passage des bactéries dans le sang une bactériémie. Cette bactériémie fait que les microbes se baladent partout dans le corps et peuvent infecter n’importe quels autres organes ou perturber tout le métabolisme, provoquant de nombreuses pathologies générales.
Il est d’ores et déjà démontré l’effet mortifère de ces infections d’origines dentaires sur l’ensemble de votre corps et de votre santé. Les liens sont connus entre la bactériémie d’origine dentaire et l’augmentation du risque de diabète, de la maladie d’Alzheimer, des accouchements de bébés prématurés, de l’ensemble des maladies cardiovasculaires comme les accidents vasculaires cérébraux (AVC), les infarctus du muscle du cœur (infarctus du myocarde), les œdèmes pulmonaires, les infarctus d’un muscles d’un membre et la rhabdomyolyse. La recherche scientifique trouvent régulièrement des liens avec d’autres pathologies.
Aujourd’hui, il existe des cabinets dentaires spécialisés dans la prise en charge intégrale de votre santé bucco-dentaire, avec des protocoles de sédation dentaire sous narcohypnose, neuroleptanalgésie ou anesthésie générale parfaitement adaptés aux types de soins dont vous avez besoin si vous avez peur du dentiste ou même si vous êtes phobique des soins dentaires. En fonction de votre sensibilité ou de vos peurs spécifiques n’importe quels soins buccodentaires peut être entrepris sans peur ni douleurs.
Vous dormez, vous vous réveillez et tout est fini! Grace aux sédations dentaires par voie intraveineuse vous n’avez aucune perception des soins dentaires, ni douleurs, ni bruit, ni odeurs, ni stress d’aucune sorte.
Il existe aujourd’hui des techniques modernes de sédation vigiles ou d’anesthésie générale pour contourner cette peur bleue du dentiste, qui peut également se focaliser sur la peur de la piqûre (achmophobie) ou la peur du sang (hématophobie).
Les personnes phobiques des soins dentaires peuvent ainsi envisager des traitements dentaires comme l’implantologie, la chirurgie parodontale ou l’esthétique de votre sourire sans la moindre appréhension.
Les solutions pour soigner les patients qui ont peur du dentiste sont les sédations (ou narcoses) pendant les soins dentaires.
Ces techniques sont également utiles pour des personnes devant faire face à des obligations professionnelles et n’ayant que peu de temps à consacrer à leur soins dentaires. En effet, elles permettent de compacter les traitements dentaires en une ou plusieurs séances longues (4 à 5 heures) et rapprochées (tous les jours si nécessaire).
Les personnes éloignées des centres dentaires spécialisés, en générale situé dans les grandes villes, peuvent être intéressées par ces techniques de compactage de soins dentaires sous sédation, qui leur offrent la possibilité d’être soignées en un minimum de temps.
Répondez à ce questionnaire qui vous aidera a mesurer votre souffrance devant des soins dentaires
Faites ce test pour mesurer votre peur du dentiste.
INFORMATIONS SUR LES LÉGISLATIONS :
La pratique des anesthésies ou sédations par voie intraveineuse, dans un cabinet dentaire est régie par des législations qui diffèrent selon les pays.
La France et la Suisse ont, par exemple, des législations sensiblement différentes concernant les sédations au sein d’un cabinet dentaire.
La règle commune et générale, est que le protocole de sédation par voie intraveineuse doit être réalisé par un médecin anesthésiste. En France la plupart des médecins anesthésistes sont également réanimateurs. En Suisse ces deux professions peuvent être éventuellement séparées.
En Suisse, la notion de sédation par voie intraveineuse, au sein d’un cabinet dentaire, est plus large qu’en France et peut s’étendre jusqu’à l’anesthésie générale avec une intubation.
Bien évidemment, en Suisse, ces protocoles sont encadrés par des règles médicales, fédérales et cantonales et soumises à l’obligation de moyen avec un plateau technique dédié.
En France, la notion de sédation par voie intraveineuse au sein d’un cabinet dentaire est plus restrictive et limitée aux protocoles désignés sous l’appellation générique « sédation vigile ».
Ces pratiques décrites dans ces pages sont du domaine exclusif de la médecine anesthésique et ne relèvent pas de celles des dentistes.
Les dentistes qui travaillent en coopération avec un anesthésiste doivent avoir la formation et l’expérience suffisante pour gérer des situations critiques.
Les protocoles décrits, dans les pages de ce site, sont des informations générales. Cette description qui se veut exhaustive n’engage aucunement la responsabilité du docteur Jérôme Weinman pour chaque pays.
